Arbres centenaires

Les vieux arbres

Les vieux arbres sont un patrimoine vivant. Un patrimoine qui nous amène à la contemplation, qui nous rappelle des souvenirs d’enfance, qui nous apporte un véritable point d’ancrage dans nos paysages en perpétuel changement ; il nous rattache à nos ancêtres, à notre culture. Mais ces vieux arbres ne sont pas des points de repère que pour les hommes, ils le sont aussi pour toute la vie qui les entoure et ils sont aussi d’une importance cruciale pour notre avenir. Découvrons un peu cela ensemble.

Un arbre c’est pour ainsi dire une colonie de branches ou de petits arbres. En effet, chaque bourgeon a un génome différent, donc chaque branche est génétiquement différente, comme les enfants d’une même famille.
Lors d’une attaque de parasites (ex : chenilles), 90% des branches pourront être attaquées et peut-être mourir mais 10% ne seront pas touchées car légèrement différentes (plus de tanins, odeurs répulsives, feuilles plus épaisses…). L’année suivante l’arbre poussera alors sur les 10% de branches non attaquées et il sera devenu résistant à ce parasite. D’année en année, l’arbre devient de plus en plus résistant aux maladies, aux parasites, aux sécheresses, aux grands vents etc.

Une caractéristique intéressante des arbres, c’est que tout le savoir appris pendant leur vie (ex : la résistance à certains ravageurs, à des conditions météo extrêmes…) va être inscrit dans leurs graines. Ainsi les arbres issus de ces graines seront mieux armés et mieux adaptés à leur environnement. Une graine issue d’un arbre de 80 ans n’aura pas le même savoir transmis qu’une graine issue d’un arbre de 200 ans. Ce dernier aura un système immunitaire bien plus grand. D’où l’importance de garder les arbres les plus vieux, ils sont comme une réserve de savoir et de résistance. D’ailleurs dans la forêt on trouve de vieilles souches gardées en vie par les arbres voisins pour conserver (on suppose ) ce savoir précieux.

Mais ce n’est pas tout, un arbre est souvent connecté avec la vie du sol, notamment avec des champignons. La nuit la sève de l’arbre descend dans les champignons qui sont eux même connectés avec d’autres arbres et arbustes. Cette sève contient des informations enregistrées pendant la journée : par exemple une attaque de pucerons sur une branche et la parade qui a réussi à parer cette attaque. Tous les végétaux connectés à cet arbre par l’intermédiaire de ce champignon vont recevoir cette information et ainsi pouvoir se défendre contre les pucerons. Les vieux arbres étant les plus connectés avec les champignons, ils diffusent donc plus d’informations et régulent ainsi leur écosystème.

Plus étonnant encore, il a été calculé et répertorié que les arbres conservent dans leurs branches et troncs, une petite quantité de ravageurs mais aussi de prédateurs de ces derniers. Cela leur permet de garder toujours un contrôle des ravageurs ; contrôle qui profite aux végétaux alentours. Il a été calculé qu’un arbre gagne 30% de biodiversité (au niveau des insectes) en plus tous les 100 ans. Vous imaginez l’importance d’un arbre de 600 ans pour l’environnement proche de celui-ci.

Vous l’aurez compris, ces arbres sont des trésors pour la vie. A nous de les mettre en valeur et de les transmettre aux futures générations.

Ecrit par J Viricel d’aprés des conférences de Hervé Covés

Arbre plus vieux du monde 80 000 ans dans l’Utah, c’est un faux-tremble. Cet organisme ayant une seule et même racine compte 40 000 « arbres » en surface. On appelle ça des arbres clonals.